Quel rapport entre la thérapie et le cinéma ?
LE CINÉMA RACONTE DES HISTOIRES,
souvent des histoires de vie avec ses drames, ses joies et tout le panel des affects et des émotions qui génèrent des mouvements et des actions. Il nous embarque dans des traversées avec des personnages auxquels nous pouvons parfois nous identifier. Le cinéma essaie de nous traverser de sensations dans la succession d'instantanés du film. Il constitue une expérience "esthétique", au sens du grec aesthésis qui signifie sentir.
LA THÉRAPIE EST AUSSI UNE EXPÉRIENCE ESTHÉTIQUE,
puisqu'elle va convoquer les sensations, émotions et affects divers contenus dans les expériences de vie du patient, qui peuvent aussi parfois résonner avec celles du thérapeute. En effet nous vivons tous des histoires dramatiques mais aussi heureuses. Sans nos histoires de vie, il n'y aurait bien sûr pas de cinéma.
Les émotions qui s'invitent au cinéma comme en thérapie, contiennent des actions. Emotion vient du latin emovere qui veut dire mouvement hors de soi. Ce qui rassemble thérapie et cinéma ce sont donc des expériences de vie faisant vivre des sensations et des émotions. Ce qui différencie ces deux domaines est que le spectateur est plutôt passif dans son fauteuil alors que le patient, comme le thérapeute sont en inter-relation.
LE MOUVEMENT (EMOVERE)
est ce qui permet aux "formes" de se transformer. Nous disons souvent lorsque nous n'allons pas bien : "Je n'ai pas la forme ! », entendu comme je n’ai pas la bonne forme. C'est souvent parce que quelque chose nous entrave dans des formes figées, engluées dont nous n'avons qu'une conscience vague. En gestalt-thérapie, le patient et le thérapeute font sans cesse des expériences (séance de thérapie) mettant en jeu des ressentis, figures et mouvements afin d’amener en conscience et dé-figer les anciennes formes qui nous entravent.
Il arrive néanmoins que parfois des moments cinématographiques aient un fort impact émotionnel sur nous. Nous avons tous vécu cela. Ces affects intenses qui bouleversent, bougent occasionnellement des formes en nous et modifient notre rapport au monde. Cependant, parce que ces formes et ces mouvements sont dévoilés, accueillis, regardés, pleinement ressentis, exprimés et explorés en thérapie, ils deviennent profondément transformateurs de nos vies.
CINÉMA ET THÉRAPIE SONT UN PEU COUSINS.
Pensons simplement à la fameuse série « En thérapie ». Cela parle des mêmes choses et parfois lors de séances de thérapie s'invite un extrait de film dans la bouche du patient, parfois aussi de celle du thérapeute.
